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L’œuvre botanique de Haller comprend un volumineux inventaire de la flore de grands espaces géographiques tel que la Suisse ou de régions telles que Jena et Gottingue, des monographies traitant de certains genres ou familles de plantes (les alliacées européennes et les orchidées, par exemple), des rapports d’expéditions botaniques ainsi qu’une bibliographie critique et commentée de l’ensemble de l’œuvre botanique de son temps (*Bibl. bot. 1771-72 [1215]).

Haller publia la première étude détaillée de la flore suisse alors qu’il était encore professeur à Gottingue (*Enum. stirp. helv. 1742 [1189]). Cette parution reposa sur plusieurs expéditions et collectes de plantes entreprises principalement dans les Alpes avec le soutien de ses amis. Devenue un écrit de référence en botanique, Haller la réédita en 1768 en une version amplement augmentée (*Hist. stirp. helv. 1768 [1202]). À Gottingue, il fonda le jardin botanique de l’université et l’enrichit d’une vaste collection de plantes qu’il entreprit de décrire (*Enum. hort. Gott. 1753 [1241]).

Véritable précurseur dans de nombreux domaines de la botanique, Haller reconnut la variabilité des plantes et rejeta la constance des espèces (fixisme). Il se laissa par ailleurs guider par un véritable souci d’exactitude dans ses descriptions morphologiques d’espèces, n’hésitant pas à répéter ses observations sur plusieurs exemplaires et à différents stades de leurs développements, et n’oubliant pas de consigner les lieux de collecte ainsi que les facteurs stationnaires. Ses recherches sur la géographie des plantes et les étages de végétation sont reconnues jusqu’aujourd’hui. Sa synonymie détaillée des anciens noms de plantes (prélinnéens) ainsi que sa tentative d’établir une systématique naturelle basée sur la parenté des végétaux fondent la particularité de son œuvre botanique. Il réunit et publia plusieurs de ses écrits mineurs dans un recueil (*Opuscula bot. 1749 [1254]).

Pour des raisons tant historiques que scientifiques, Haller refusa le système sexuel des plantes, trop artificiel à son goût, tout comme il rejeta la nomenclature binominale instaurés tous deux avec succès par son contemporain Carl von Linné. De ce fait, les noms qu’il a donnés à environ 300 plantes à fleurs qu’il fut le premier à décrire ont été invalidés par la suite. Ceci explique pourquoi son œuvre botanique n’a pas eu un plus grand impact.

Haller a constitué de volumineux herbiers qui, pour la plupart, sont conservés aujourd’hui encore. L’herbier principal, en 60 volumes, est propriété du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, tandis qu’un plus petit se trouve à l’Institut für Pflanzenwissenschaften Albrecht von Haller de l’Université de Gottingue. Quelques pièces supplémentaires sont intégrées à l’herbier de son fils, Albrecht von Haller filius (1758-1823), et peuvent être consultées au Conservatoire et Jardin botaniques de Genève.


Haller dans le musée

 

Littérature secondaire
Beer 1953, Boschung 2000, Drouin/Lienhard 2008, Fischer 1909, Frey 1964, Gradstein/Schwerdtfeger 2009Lienhard 2000, Lienhard 2005, Lienhard 2007, Shteir 1977, Toellner 2002, Wagenitz 2003a,  Wagenitz 2009Zoller 1958, Zoller 1977.